Rencontre avec Benoît Lepecq, professeur d’art dramatique et metteur en scène

par Anne-Sophie Berger, Le Club Reporters

Mardi 15 octobre 2022, les élèves de 6°C ont eu un cours un peu particulier ! Leur professeur de français a fait intervenir dans son cours un professeur d’art dramatique et metteur en scène : Benoît Lepecq.

Cette rencontre a eu lieu pour préparer la sortie au Théâtre André Malraux du mardi 8 novembre pour aller assister à une représentation de l’Histoire du soldat, une œuvre d’Igor Stravinsky et Charles-Ferdinand Ramuz, lue, jouée et dansée par la classe d’art dramatique et l’ensemble instrumental des étudiants du CRR (Conservatoire à Rayonnement Régional de Rueil-Malmaison), sous la direction de Fabrice Brunaud.

C’est justement à Benoit Lepecq, professeur d’art dramatique au CRR que l’on doit la mise en scène de cette représentation. Il était donc particulièrement bien placé pour nous en parler, ce qu’il a fait de manière très vivante, on ne pouvait rêver mieux pour donner envie de voir cette représentation !

Voici une partie de ce que nous avons appris lors ce cette rencontre :

L’œuvre originale a vu le jour en 1917.
Igor Stravinsky en est le compositeur, il a créé la musique
Charles-Ferdinand Ramuz en est le librettiste : il a écrit le texte
(Un livret, de l’italien libretto, « petit livre » ou libretto est, en musique, un texte littéraire, presque toujours en vers, qui complète une œuvre musicale ).

A l’origine l’Histoire du soldat est un mimodrame (Mime + drame), une œuvre dramatique avec trois récitants et un accompagnement musical. Dans cette adaptation le côté "mimodrame" est un peu faussé car des acteurs vont parler ! ( possibilité pour eux de jouer comme au théâtre ou de "dire" ou "lire").
Trois acteurs donnent vie à cette représentation : rôle du soldat, rôle du diable et la lectrice ( qui ne fera pas que lire au cours de la représentation).
Sept instrumentistes portent l’œuvre tout au long de la représentation : violon, contrebasse, trombone, basson, clarinette, percussions et cornet à pistons.
Dans cette adaptation , c’est Fabrice Brunaud, directeur du CRR, qui dirige l’orchestre.

L’histoire se passe en Suisse, un soldat parcourt la montagne et la forêt pour rentrer chez lui et retrouver sa mère et sa fiancée. il ne possède pas grand chose mais a néanmoins un petit violon. Mais au cours de ce trajet, il fait une mauvaise rencontre : Le diable. Celui-ci lui propose d’échanger son violon contre un livre qui contient des connaissances extraordinaires et peut rendre immensément riche celui qui le possède. Cette échange est une sorte de pacte. Le soldat hésite mais cède. Hélas, en donnant son violon, le soldat donne son âme ( le violon représente l’âme du soldat). Lorsqu’il arrive enfin chez lui, plus personne ne le reconnait, pas même sa mère ou sa fiancée qui s’est mariée avec un autre. Il est riche mais pas heureux. Le soldat apprend plus tard que le roi a une fille atteinte d’une maladie inconnue. Le roi cherche quelqu’un pour la soigner. Le soldat la rencontre, lui joue un morceau de musique... Ils tombent amoureux, sont heureux. Mais le soldat ne voudra pas se contenter de ce seul bonheur... et perdra tout. " On n’a pas le droit de tout avoir, c’est défendu. Un bonheur c’est tout le bonheur. Deux, c’est comme s’il n’existait plus".

On a pu écouter des extraits :
 "La marche du soldat" au tout début.
 "La marche vers les enfers", fin de l’œuvre. Morceau volontairement dysharmonique, discordant pour signifier qu’on va vers le chaos ( adapté au triomphe du diable).

La morale de cette œuvre nous met en garde contre une chose : la volonté de vouloir trop posséder.

Parfois, à vouloir trop posséder, on se prive de l’essentiel.

Merci à Benoît Lepecq pour cette intervention très appréciée

A.S.B.